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 Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé

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Leslie Doherty

Leslie Doherty


✞. Age : 31
✞. Avatar : Jeremy Irons
✞. Crédit : Mach'
✞. Parchemins : 4

✞. Age du Personnage : 40 ans.
✞. Groupe : Renégat.

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MessageSujet: Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé   Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé I_icon_minitimeMar 26 Juin - 22:44

Leslie Doherty



✞. Age: 40 ans.

✞. Groupe: Renégat.
✞. Métier: Intermédiaire - Passeur.
✞. Équipement:
~ Tenue de cuir sombre, souple et léger. Permet une grande vivacité.
~ Cape brune, faisant de lui un maraudeur, un simple voyageur. La capuche me donnerait un aspect mystérieux.
~ Une dague dont j'entretiens le fil.

✞. Caractère: Une brève description, dites-vous ? Ca peut se faire, mais là-bas. Ici, il reste trop de monde et notre conversation risquerait de se faire que trop entendre. *Se dirige vers une table au fond d'une salle, suivi d'un interlocuteur.*

Comme vous l'aurez compris, je suis quelqu'un de plutôt prudent, qui ne peut que rimer avec discrétion. Je préfère que cela soit clair entre nous. Je n'ai rien contre vous et si j'ai choisi cet endroit, c'est dans le seul but de se protéger toi et moi. Je préférerais que l'Eglise ni même les gardes de la Ville. D'ailleurs, depuis toujours, j'ai préféré la prudence et avancé avec lenteur mais sûreté. Telle est, peut-être, une maxime de ma vie."Prudence est mère de Surêté.". Pourtant, je n'ai jamais versé dans la paranoïa de quelques 'malades'. J'ai toujours su faire confiance aux personnes méritantes sans craindre une traîtrise. Et j'ai toujours été récompensé de mes amitiés. Ainsi, méfiance, prudence et discrétion m'ont amené là où j'en suis, devant toi, sans m'être fait prendre par quiconque et je ne te regarde pas de travers, tel le regard du paranoïaque qui te suspecte de tous les maux du monde.

Si j'ai pu éviter les crevasses de la vie, ce n'est certainement pas seulement grâce à ma prudence quotidienne, mais aussi grâce à ma lucidité. Outre le fait que je me fais une éloge peu commune, il me vient à l'esprit que sans une ouverture d'esprit mêlé d'une capacité à déduire, je n'en serais pas là. J'ai ainsi appris à observer avant d'agir. Fin observateur, capable d'analyser une situation en quelques instants, cela m'a permis à plus d'une reprise de me sauver de quelques échauffourées. Comme tu l'auras compris, ma vivacité d'esprit, ainsi que ma prudence innée, m'a permis d'en être où j'en suis. Mais attend. Regardes le jeune homme là-bas. Je peux te dire qu'il ne terminera certainement pas sa soirée sur ses deux pieds. Dans une dizaine de minutes, il brait et dans trente, il est couché sur la table.

Alors que ma méfiance n'a pas approché la paranoïa, ma clairvoyance a amené un penchant guère positif. Souvent dit manipulateur, capable de jouer un double jeu, ce côté rusé est avant tout une autre protection outre ma prudence. J'évite soigneusement de me faire prendre. Apprendre à poser faux bond est l'un des meilleurs moyens de survivre quand on fait ce que je peux faire. Je suis devenu 'manipulateur' et 'rusé' pour survivre. Non pas pour le plaisir de jouer un rôle.

Toujours loyal, prompt à quelques excès de franchise, j'ai pris l'habitude ne rien cacher à ceux dont j'accordais ma confiance. Ainsi, quelques membres des Renégats et ma famille sont les seuls dépositaires de cette fortune peu offerte. Fidèle, que ce soit à moi-même soit à ma famille ou même le groupe de rébellion, je protège ce qui me convient. Mes idées. Ma famille. Ma seconde famille. Fidélité et loyauté ne peuvent amener qu'honneur. Et l'honneur, le respect de sa personne.

En parlant de respect, venons-en à ce que tout le monde me donne : le charme. En effet, beaucoup viennent à penser, puis même dire que j'impose. Ou que du moins, je sais le faire. Aussitôt que je mettrais à parler, l'assemblée se tairait, que chacun écouterait attentivement mon avis plus que tout autre. Serait-ce mon âge qui ferait cela ? Ou seulement par mon 'importance' ? Certains diront que c'est une forme d'autorité innée, que sans hausser le ton, ni montrer un exemple, je me fais comprendre. Ni philosophe, ni Maître de sagesse, il semblerait que j'ai pu me faire une honnête place. Au final, je n'ai cure de ce que l'on peut dire. Si je suis respecté, peut-être est-ce seulement que je le mérite.

Finalement, on dit souvent de moi que j'ai un petit côté protecteur. Je ne le montre guère, mais il est bien possible que je le sois. Je n'apprécie que peu qu'un membre de ma famille soit offensé, le prenant pour une agression de ma personne. Toujours dans l'ombre, je fais attention à ceux-ci, gardant un oeil, parfois distant, sur leurs actes et n'hésitant pas à les remettre sur le droit chemin s'il le fallait. Oui, je dois l'être sans le vouloir. Je n'ai aucune raison si ce n'est être paternel.

Si j'ai bien un défaut, ou un vice, c'est l'alcool. Appréciant la bonne boisson, il m'est rare que je boive pas plusieurs verres par jour, sans pour autant être dans un état lamentable, voire déplorable. Non nullement ! J'aime boire, sans être saoul. Telle est ma loi. D'ailleurs, cela me rappelle que c'est un peu ma méthode d'interrogatoire. Devant plusieurs bières, il est rare qu'un homme tienne sa langue. Comme celui là-bas.


Confidences



✞. Tu sais te battre ?

J'ai surtout appris à me défendre pour me protéger moi et ceux que j'ai décidé de protéger. Je ne me bats jamais pour le plaisir et je fuis autant que possible ces coups qui blessent le corps. Je n'ai jamais suivi un quelconque entraînement et j'ai toujours refusé d'apprendre quelques coups. J'ai choisi de ne jamais devenir un soldat.

✞. Avec quelles armes ?

Mes poings et mes bras furent longtemps mes seules armes. Ils furent comme le bouclier et l'épée durant mes trente premières années. Quand j'ai intégré les Renégats, sous la pression insistante, j'ai accepté de porter une arme. J'ai alors choisi de prendre une dague, seulement. J'ai appris à la manier de mon côté pour me protéger. Telle fut la seule conception que je fis pour ma protection.

✞. Tu as bien quelques talents cachés ?

Si la discrétion est un talent, alors j'en ai bien un. Je me faufile et me rend discret. C'est l'un des principes mêmes de mon travail actuel. J'ai toujours su soustraire d'amples informations à quiconque sans devoir utiliser ou corruption ou force. Tel est l'un de mes talents. Ainsi, mes deux grands talents sont l'invisibilité dont je sais faire preuve, me fondant autant dans les bois que dans les rues, mais aussi mon don pour obtenir ce que je souhaite.
Je me suis, depuis que je suis devenu Renégat, tourné vers la botanique, ainsi que la faune. Sans être encore un Maître dans ce domaine, je me suis trouvé un nouveau don pour l'analyse de la Nature.

✞. De quoi es-tu le plus fier ?

D'avoir dit 'non' à la dictature de quelques-uns. Alors que tout s'écroulait, je n'ai pas baissé les bras et gardé la tête haute. Pour moi. Pour ma famille. Je me suis relevé des coups portés et j'ai intégré les Renégats. J'ai abandonné l'hypocrisie pour obtenir la liberté. Telle est ma fierté. Me relever malgré les blessures.

✞. Si tu avais une revendication à faire, ce serait...

Qu'enfin, notre désir, notre idéal devienne liberté. Que finalement, la dictature éclésiastique s'achève pour que le peuple puisse respirer. Que plus aucun ne vive ma situation. Que chacun s'accomplisse. Que personne n'ait à craindre son lendemain. Telle est ma revendication.



Souvenirs


Ce matin, j'ai reçu un tract devant la porte de mon habitation. Sans doute distribué par les Renégats pour soulever le peuple, je le ramène à l'intérieur et m'installe à ma table pour en découvrir le contenu. Le parchemin et l'écriture sont soignés. Une liste de questions m'apparait:

- Que pensez-vous du Caer de Ste. Ellanthia et de sa passivité pour gouverner ?

- Vous le dites vous-même. Il est devenu passif. Il n'est plus apte à gérer une telle situation. Il n'est devenu qu'une ombre au service d'un despote. Il n'est le chef de la ville seulement parce que l'Eglise le veut encore pour son image bienfaitrice au peuple. Telle est la situation. Inutile de la voiler par des nuances. Le Caer est dépassé ...

- Que pensez-vous de l'Eglise et de la taxe qu'elle impose aux citoyens ?

- Elle a mis à la porte un nombre important d'habitants sans leur laisser une seule chance. Elle n'a fait que ruiner une population déjà misérable ! Elle a pris notre argent pour ses caisses personnelles. Elle se moque du bien-être de la majeure partie tant qu'elle se satisfait elle et ses besoins.

- Pensez-vous qu'il existe un lien entre l'Académie de magie et les mages de sang ?

- Tout ce que je sais, c'est qu'ils emploient chacun la Magie. Même si ce n'est pas le lien qui pourrait mettre en port-à-faux l'Académie, il est inutile de cacher cette vérité. Si, maintenant, l'Académie se refuse à aider ceux qui, comme elle, emploient la magie, c'est sa décision. Mon avis ne sera guère important.

- Pensez-vous que la Guilde des Voleurs représente une menace pour la sécurité de la ville ?

- Ils travaillent avant tout pour eux-mêmes. Souvent décrites comme une organisation de criminels, de voyous, je pense que nombre d'entre eux le devienne à cause de l'Eglise. Elle nous a pillé sous le prétexte d'une taxe et, pour une majorité des démunis, la Guilde était le seul échappatoire. A moins de se découvrir subitement des dons pour la magie, beaucoup préfèrent éviter de se faire traquer comme de simples proies.
Je crois que la Guilde peut apporter une grande aide aux Renégats tandis qu'elle sape l'autorité de la Ville. C'est autant un avantage qu'une menace.

- Pensez-vous que les Renégats peuvent aider la ville et libérer ses habitants de l'inégalité et l'injustice ?

- Ce sont là les seules capables de renverser une Eglise omnipotente et que trop présente dans le quotidien. En se déclarant ouvertement comme opposé aux convictions, au joug prescrit, ils ont gagné mon estime. Pourtant, je ne crois pas que leur but soit de frapper la Ville et son Caer mais surtout de rendre infirme l'Eglise qui contrôle le Premier Homme. Telle est ma pensée. Les Renégats sont en Croisade contre l'Eglise.

Je replie le parchemin et le dépose dans un coin. J'y répondrai plus tard.


IRL



✞. Pseudo/Prénom: Mickey / Mike
✞. Age: 19 ans.
✞. Présence: 7/7, si tout se passe bien.
✞. Où as-tu connu le forum ? Par un Top-Site. :)
✞. Quelque chose à ajouter? Rien, Maître.


Dernière édition par Leslie Doherty le Ven 29 Juin - 10:45, édité 26 fois
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Leslie Doherty

Leslie Doherty


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MessageSujet: Re: Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé   Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé I_icon_minitimeMar 26 Juin - 22:52


Le Récit de ma Vie.


Je n’ai pas passé toute ma vie chez les Renégats. D’ailleurs, ils n’existent que depuis trois petits mois et je ne les ai pas intégrés dès cette formation. Il a d’abord fallu que j’en entende parler. Qu’ensuite, je les contacte. Et que finalement, je devienne des leurs et trouve ma place. Telle fut l’histoire de ces trois derniers mois dans un bref résumé. Mais je n’ai pas vécu que ceci. Cela serait tellement pauvre que je n’aurais rien à raconter à mes petits-enfants si je les vois un jour. Non. Commençons par le début de ma vie. Je terminerai par ces trois derniers mois à la fin. Comme cela devrait se faire réellement. En espérant que cela ne soit pas la fin de mon voyage. D’abord une naissance. Ensuite, le récit de ma vie. Mais il n’y a encore aucune fin.

L’on m’a toujours raconté que je suis né lors des premières neiges de l’An 786. Du moins, c’est ce que mes parents m’ont toujours raconté. C’est ainsi que, deuxième né de la famille, avec comme aîné un garçon de deux ans le premier, j’arrivai alors que le froid s’installait dans les chaumières. Une petite fillette s’ajouta à notre duo pour former au final au trio de jeunes enfants. Plus jamais la famille Doherty ne s’agrandirait. Telle fut la décision prise par notre père et notre mère à la naissance de la cadette. Nous serions cinq au final. Même si nous serons plus souvent trois que véritablement tous les cinq unis. En effet, mon frère, ma sœur et moi-même traînions ensemble tandis que père et mère travaillaient à se tuer la santé. Père était tavernier. Mère travaillait dans son établissement. La Basse-Ville fut notre domaine. Tel fut donc le début de ma tendre enfance.

A cet âge, je n’avais alors que cinq ans, nous n’avons pas encore l’esprit aussi ouvert que les adultes. Pourtant, dehors, tout le monde avait encore en tête les évènements qui eurent lieu à la naissance de mon frère. La Crise magique. Souvent, elle se murmurait encore entre deux murs délabrés. Parfois, un regard de travers signalait la méfiance. L’esprit garde plus longtemps que le corps. Telle était la définition de l’époque. Mais pour moi, maintenant, je n’en ai bien peu de souvenirs. A cinq ans, après tout, le cerveau ne conserve pas encore tout et j’ai oublié. Pourtant, de cela, je ne pourrai qu’en garder des traces. De même que ces faciès souvent sales et déconfis, comme si toute la misère du monde s’abattait sur chacun des êtres présents dans la rue. Telles sont les premières images de la rue qui me reviennent à l’esprit encore aujourd’hui.

C’est à l’âge de dix ans que ma mère disparut, emportée par la mort. Elle avait alors une quarantaine d’années et les trois grossesses ainsi que les années à servir les clients furent pour elle trop éprouvant. Elle s’est alors éteinte. Cela fut une peine pour notre père, qui, non pas pour l’amour, mais pour les finances, perdait une grosse somme puisque nous apprirent, par les hurlements de quelques ivrognes, que notre mère servait davantage que quelques boissons. Ce fut alors pour chacun une crise identitaire où nous nous demandèrent chacun, s’il était bien le fils ou la fille du paternel. N’avions-nous qu’une mère en commun et un père différent ? Telle fut la question qui nous obséda durant plusieurs semaines.

Ensuite, avec ‘mon groupe’ de trois enfants, alors que le fossé entre notre père et nous se creusait davantage sous la question que nous nous posions et la nouvelle donzelle qu’il s’était trouvé depuis la mort de mère, nous découvrîmes que nous n’étions pas les seuls enfants ‘orphelins’. Même si nous gardions un père, il n’était plus réellement là. D’un côté, il passait ses journées à travailler pour gagner une modeste somme, de l’autre, il passait ses nuits dans les couches d’une ou l’autre maîtresse. Nous étions aussi ce que les adultes appelaient des ‘enfants de putain’, un surnom auquel nous ne tenions guère. Nous respections notre mère et ce malgré son deuxième travail, bien moins flatteur que le premier. Orphelins, enfants de putain, abandonnés, tel était le lot de la Basse-Ville lorsqu’elle baissait la tête pour voir ce qui peuplait ses rues, outre les ivrognes et autres délaissés de la Ville.

C’est dans la même année, à mes onze ans, que je découvris l’amitié. Du moins, le réel sens de ce mot puisque je n’avais toujours vécu que dans la fraternité Doherty que nous formions tous les trois. Ainsi, nous avions rencontré un autre ‘groupe’, composé seulement de deux enfants. Ils n’étaient pas de la même famille et pourtant, ils s’entraidaient à merveille, formant un duo remarquable par bien des aspects. L’un était du même âge que moi, tandis que l’autre était d’un an plus vieux que moi et un an plus jeune que mon aîné. Celle du même âge était une fille, l’autre un garçon. Avec l’amitié naquit la rivalité. Tandis que notre groupe, non plus trois mais cinq enfants, se formait, nos deux aînés vinrent à se quereller périodiquement. D’abord, ce fut une fois par mois. Ensuite, une fois par semaine. Finalement, les disputes se firent chaque jour et plusieurs fois sur la journée. Une discorde qui tournait souvent sur celui qui devait être le meneur du groupe. Il arrivait alors que le groupe se divise en deux. Tandis que je traînais avec mes deux amis, ma sœur restait avec mon frère et l’on se retrouvait le soir, comme si rien ne s’était passé. Mais au fil des jours … Et des mois, le regard de mon frère changea. Telle fut ma onzième année et mes premières amitiés.

Plusieurs années passèrent sans qu’aucun évènement significatif n’ait lieu. Ce n’est seulement qu’à quinze ans que je découvris l’amour. Un sentiment alors bien étrange que je ne comprenais pas. Mes deux aînés étaient eux aussi dans cette phase de la découverte amoureuse, même si nous savions tous que le premier avait déjà utilisé son corps pour arrondir nos fins de mois. Et il semblait y prendre goût. Mais chacun n’en convoitait qu’une seule … Et la même. Mon frère la désirait, il voulait l’obtenir. Il était rongé d’un amour sauvage et presque insatiable. Non seulement de se battre pour la place du leader, il souhaitait celle du cœur de la seule adolescente, allant jusqu’à proposer notre sœur en mariage à notre ami. Ce dernier refusa plusieurs fois, ne souhaitant qu’un seul amour. La première fille qu’il rencontra dans la rue. Il l’aimait d’un amour plus posé, plus tendre et je soupçonnai qu’ils s’étaient déjà rapprochés au vu de leur regard discret. Tandis que je restai dans l’ombre, entérinant mon amour sous une amitié dont il était le socle. Ainsi, j’étais l’ami de celle que j’aimais et de celui qu’elle aimait. Tel fut mon premier amour. Un amour insatisfait.

L’An 806 arriva, les tensions se faisant de plus en plus ressentir. Le groupe n’était plus. Du moins, s’il en subsistait quoi que ce fût, ce n’était que deux amitiés. Mon frère avait disparu à l’annonce du mariage de nos amis. Beaucoup supposèrent qu’il n’avait supporté cela et décida de partir. Je n’eus alors plus aucune nouvelle de lui. Deux ans plus tôt, une bonne nouvelle tomba. La jeune épouse venait de réussir sa première grossesse et venait d’accoucher d’une jeune fille. Mais la bonne nouvelle fut de courte durée car la grossesse avait endommagé son système au point qu’il lui serait interdit d’avoir un autre enfant. Quant à ma sœur, son histoire s’acheva brutalement. Alors qu’elle connaissait son premier grand amour. Passionné, violent et sauvage, sa première grossesse lui fut fatale. Son enterrement fut simple. Une petite cérémonie sous la pluie fut son dernier salut. Son amant disparut dans les bras d’une autre avant que je ne perde vue sur ce dernier. Quant à moi, j’épousai à mes dix-neuf ans une jeune femme rencontrée un an plus tôt dans la rue. Contrairement à ma sœur ou mon frère, je ne fus pas épris de cet élan amoureux. Nous ne fumes jamais aussi passionnés ou violents. Paisible et relaxant, je m’étais trouvé un nid. C’est ainsi qu’à 20 ans, j’ouvris ma propre échoppe avec l’argent économisé et l’aide de quelques-uns. Telle fut la première moitié de ma vue. Faite de disputes, d’amitiés, d’amour, de crises et de tensions. J’ouvrais ma boutique, mon frère avait disparu, ma sœur morte, mon père s’était éteint dans un silence, sa taverne reprise par un autre fils … Un demi-frère. Mes deux amis d’enfance s’étaient mariés et venaient, depuis deux ans, d’être parent d’une jeune fillette.

Les années suivirent leur cours, et les naissances furent profusion. Ainsi, en l’An 814, à l’aube de ce que l’on appela plus tard la Guerre du Pouvoir, j’étais à quatre enfants, dont le dernier venait de naître. Malheureusement, comme de nombreux enfants, il mourut en bas-âge, avant même sa première année. C’est aussi à cette époque, jusqu’ici florissante pour ma famille et mon commerce, que débutèrent les problèmes pour la population entière, excepté les aisés de la Haute Ville. Il fallut se serrer les coudes et les plats se raréfièrent à la table, souvent plus frugal qu’ils ne l’étaient déjà. Un repas par jour nous semblait déjà un Don. Ces deux années furent éprouvantes, mais rien ne nous préparait à ce qui allait nous atteindre … Le précipice nous semblait proche. Nous allions nous y engouffrer … Et ce, sans moyen de remonter. Une longue descente débutait.
L’An 816 et sa Guerre s’acheva sur un bien triste bilan. Mes deux amis d’enfance furent brutalement assassinés, laissant derrière eux une fille unique. Pris d’une grande tristesse, d’une nostalgie certaine et mon premier amour ravivé me firent prendre sous mon aile, et après une longue discussion avec mon épouse, la jeune fillette de douze ans, en mémoire de mes deux amis. Ainsi, voulant lui éviter le triste sort que nous avions connu durant notre enfance, elle devint ma fille adoptive. Mais la pente ne s’achevait encore là puisque, à peine sorti de cette pénible période de deuil et de guerre civile, l’Eglise, avec l’accord du Caer, décréta une nouvelle taxe qui, non pas de ruiner une population déjà pauvre, fit mettre à la rue chaque habitant de la Basse Ville. Moi-même, alors que ma boutique semblait fleurir, je finis par mettre la clef sous la porte. Ainsi débuta une nouvelle période de ma vie. Une période agitée. Celle d’un paria, d’un malfamé. Alors que j’avais que trop vécu dans les rues, j’étais poussé par l’Eglise à m’y retrouver une nouvelle fois. Non plus pour une bande, mais bien pour ma famille. Tel fut l’An 816. Une année de retour à la rue. Une année où disparurent mes amis. Mais je n’étais guère décidé à baisser la tête.

Commença alors une vie de paria. Ne souhaitant pas entrer dans la Guilde, je pris des chemins détournés, me mettant à voler là où ils s’étaient mis à voler, ramenant chaque jour un repas ou l’autre sur la table. Alors que, dans ma jeunesse, toute ma famille travaillait au repas du soir, j’avais interdit à mes enfants, ainsi qu’à ma femme, de sortir pour faire la manche. Ce fut là le seul ordre que j’eus à jamais donner à ceux-ci. Mais l’aîné, trop fier, comme son oncle disparu, ne l’entendit pas de cette oreille et disparut. Plus jamais je n’entendis parler de lui. Le drame avait atteint mon toit et malgré les repas, l’humeur fut morose. Chacun savait que le premier était parti pour mieux vivre, pour obtenir ce qu’il ne pouvait plus avoir. Autour de la table, nous n’étions plus que cinq. Mon épouse, dont les temps difficiles avaient tiré les traits, mes deux enfants ainsi que ma fille adoptive et moi. Telle fut ma vie de délaissé durant une dizaine d’années, parfois parsemé de moments de bonheur, tandis qu’à d’autres, tout me semblait perdu. Plus d’une fois, j’aurais pu baisser les bras, mais c’est le visage de ceux qui étaient sous ma protection, de ceux que j’aimais qui, à chaque fois, me redressait la tête. Et je continuais d’avancer, malgré le danger persistant.

Cela fait maintenant trois mois que la situation a changé. Trois mois maintenant que l’Eglise omnipotente est défiée ouvertement. Alors que le Caer est sous sa gouvernance, comme devenu un simple valet, que les fondations internes de la Ville sont rongées par la Guilde, en dehors de la Cité, la Rébellion gronde. Nous ne sommes pas encore de taille à dominer l’Eglise, ni même de contrôler une partie de Sainte Ellanthia. C’est à moi qui l’incombe un travail dangereux, que j’ai accepté après avoir soumis mes conditions. Tandis que ma famille est mise en sécurité, loin des troubles futurs de la Guerre Civile, je mets ma vie en danger. Blodwyn, ma fille adoptive, a décidé de rejoindre le mouvement. Du moins, j’ai fait en sorte qu’elle l’intègre, préférant garder un œil sur le dernier trésor que m’a offert sa mère et son père. Intérieurement, je me suis fait une promesse. Toujours être là pour cette jeune fille au tempérament enflammé et si, parfois, je l’ai désapprouvée, je l’ai gardée. Ma vie, je ne souhaite pas qu’elle s’achève ici. J’aimerais voir la Cité se relever, j’aimerais voir ma famille vivre, Blodwyn débarrassée de sa vengeance. Pourtant, je sais que chaque voyage entre Ellanthia et nos camps peut m’être fatal. Et je continue. Rameutant une population misérable, rapportant mille informations, contactant nos amitiés. La Résistance ne fait que commencer et je veux la voir triompher. Ainsi, j’aurai le sourire aux lèvres à ma mort. Alors, peut-être serai-je le premier Doherty mort en souriant.



Dernière édition par Leslie Doherty le Ven 29 Juin - 10:06, édité 4 fois
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Caley A. Regan
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MessageSujet: Re: Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé   Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé I_icon_minitimeMer 27 Juin - 5:50

Encore une fois, bienvenue sur le forum ! =)

Bon courage pour la suite de ta fiche et si tu as la moindre question, tu sais où nous trouver. Wink
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Leslie Doherty

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MessageSujet: Re: Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé   Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé I_icon_minitimeVen 29 Juin - 10:09

Bonjour !!

Si je poste maintenant, c'est qu'il ne peut y avoir qu'une seule bonne raison. J'en ai terminé avec ma fiche et l'histoire de Leslie. Si des zones d'ombre subsistent, elles sont, bien souvent, volontaires. Ainsi, je pourrai me permettre de développer davantage dans mes Rp's les lignes que je souhaite. Bien sûr, s'il manque quoi que ce soit, ce dont je suis certain, je ferai mon possible pour agrémenter davantage mon texte de ce qui manque.

Au plaisir d'avoir votre avis.

Cordialement, le Passeur.
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Eirlys Galven

Eirlys Galven


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MessageSujet: Re: Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé   Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé I_icon_minitimeVen 29 Juin - 11:04

Hello!

Très belle fiche, bien réalisée, bien écrite, rien à dire vraiment. Tu respecte vraiment l'idée qu'on avait du personnage, c'est parfait.

Soit le bienvenue parmi nous, on te valide avec plaisir ^^
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Leslie Doherty

Leslie Doherty


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MessageSujet: Re: Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé   Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé I_icon_minitimeVen 29 Juin - 11:11

Merci beaucoup. Si j'ai réussi à vous satisfaire tout en me plaisant à l'écrire, c'est que le défi est magnifiquement réussi. :)
Merci pour cette validation ! :)
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MessageSujet: Re: Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé   Leslie Doherty, dit le Passeur | Terminé I_icon_minitime

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