Maëlyss Dalkherïn

Confidences

Souvenirs

IRL

Nos actes définissent qui nous sommes. La réciproque est également vraie.

La naissance, affiliation eau.

Haut quartier, maison du noble marchand Liven Dalkherïn.
Les éclairs zébraient le ciel printanier et la pluie tombait à torrent. Une sage-femme était en train de soutenir la parturiente. Le travail avait commencé dans la journée et se poursuivait, long et pénible. Quand la délivrance survint, ce fut une bénédiction pour la jeune femme. La sage-femme s'affairait auprès d'Isadora Dalkherïn qui venait de mettre au monde sa première fille, Maëlyss. Pour permettre à la jeune mère de se reposer, la petite fut installée dans la pièce voisine, ce qui permit d'effectuer le test de dépistage. Pendant toute la durée du prélèvement, Liven était présent et quand l'algache vira au violet, il ne sut s'il devait s'en réjouir ou non. Néanmoins, il se conforta à la règle qui mènerait sa fille sur la voie de la magie et lui prodigua tout l'amour nécessaire bien que certains de ses voyages le tenait éloigné de sa famille pendant plusieurs semaines. Mais il ramenait toujours un cadeau, l'empire était vaste et hétéroclite.

Durant les années qui suivirent, Maëlyss fut confiée au soin de sa nourrice, sa mère prenait également part à son éducation mais la survenue de nouveaux membres dans la famille tenait la mère un peu à l'écart. Un an séparait Maël de Finnegan, trois de Christobel et quatre de Toddeus. Seul le cadet présenta des dispositions pour la magie. Cette particularité fit que Maëlyss et Toddeus s'entendaient bien mieux qu'avec leur frère et sœur, cependant cela ne voulait pas dire qu'ils n'éprouvaient aucune sentiment fraternel pour eux. Au contraire, cette fraternité était bien présente mais revêtait une forme différence en fonction des individus. L'éducation qu'ils reçurent fut complète, la future mage profita pleinement de la position sociale favorable de ses parents, bien que ces derniers ne lui passaient pas tous ses caprices. Elle était fière de son statut et n'admettait aucune critique à l'égard de sa famille.

L'apprentissage, affiliation terre.

A l'âge de treize ans, Maëlyss fut confiée à l'académie. Sa mère l'avait accompagnée jusqu'au bâtiment principal avant de faire demi-tour. L'excitation prit la pas sur la tristesse de la séparation. La future étudiante observait les environs avec avidité. Les jardins luxuriants, l'architecture avec les deux tours imposantes, tout attirait son regard. Elle allait passé cinq années de sa vie dans ses lieux et elle avait décidé de profiter de l'internat pour s'investir dans ses études. La magie attisait sa curiosité, elle voulait tout apprendre... En dépit de son statut social, elle ne se reposait pas sur celui-ci et savait régler les problèmes qui survenait sur son chemin avec diplomatie voire fermeté suivant les circonstances, tout comme elle évitait d'en user pour obtenir ce qu'elle voulait, sauf quand cela devenait nécessaire.

Assidue et sérieuse, Maël se révéla bonne élève, elle aimait passer une bonne partie de son temps libre à la bibliothèque pour profiter de l'immense collection d'ouvrages et dénicher les renseignements les plus précieux. Parvenir à la connaissance parfaite des arcanes était l'un de ses buts. Toutes les branches l'intéressaient, toutefois la magie élémentaire avait ses faveurs. Bien entendu, ses capacités n'égalaient en rien celle de Talaigh qui deviendrait archimage quelques années plus tard, même si Maëlyss se révélait douée. Un brin rat de bibliothèque, elle savait pourtant faire preuve d'un minimum de sociabilité, elle avait des amis, très peu certes. L'une de ces personnes était Nehenda, une jeune femme venant des contrées méridionales de l'empire, comme l'attestait sa peau sombre. Bien que Nehenda faisait preuve d'une certaine froideur, Maëlyss était parvenue à se faire accepter de celle-ci. Depuis elles étaient devenues de très bonnes amies et elles s'aidaient dans leurs études.

Toddeus finit par rejoindre sa sœur au sein de l'Académie. Il était moins brillant qu'elle mais s'en sortait bien. Mais surtout il cachait un lourd secret, il était un mage de sang, cette capacité se dévoila vers ses quatorze ans suite à une blessure au cours d'un jeu avec ses amis. Il garda cela pour lui pendant plusieurs semaines avant de finalement en parler à son aînée. Celle-ci, une fois le choc passé, choisit de protéger son frère, elle savait qu'il n'était pas maître de sa condition et lui laissait ainsi une chance de s'en sortir, d'autant qu'elle avait la ferme conviction qu'il ne prenait et ne prendrait pas part aux agissements dont l'Eglise accusait les mages de sang. Cependant, il n'était pas toujours facile de dissimuler tout cela aux yeux de mages expérimentés. Mais il survint un événement qui joua en faveur, ou en défaveur selon le point de vue, de la fratrie Dalkherïn.

La guerre, affiliation feu.

Le pouvoir. Tout le monde cherche à l'obtenir ou à l'accroitre. Maëlyss, son diplôme en poche, venait de terminer ses cinq cycles avec brio quand le conflit entre Eglise et mages de sang éclata. L'Académie ne fut pas épargné par la chasse aux sorciers et quand le statut de mage de sang de son frère fut découvert, elle se porta à son secours. Il fut extrêmement difficile de passer au travers des mailles du filet et se fut au cours d'un affrontement avec les gardes de la ville qu'elle usa de magie interdite, celle de conjuration, et cela pour protéger son frère et Nehenda devenus victimes du conflit. Tous les trois parvinrent à en réchapper, de justesse, et quittèrent la ville pour se fondre dans la masse populaire. Toddeus, alors âgé de quinze ans, suivit sa sœur dans la contrée natale de Nehenda avant de s'éclipser un soir sans aucune explication.

Pour régler sa dette envers Maëlyss, Nehenda camoufla le signe des Parias en utilisant les techniques de tatouages de son peuple. Elle incorpora le serpent dans un savant dessin qui s'étendait sur tout son bras et sa main, modifiant la forme du reptile de manière subtile pour le fondre dans le décor, et fit de même sur l'autre bras. Ainsi Maël pouvait circuler plus librement, ses tatouages indiquant seulement qu'elle avait séjourné dans la tribu de Nehenda. Bien que cette dernière faisait partie de l'empire elle avait conservé ses traditions ancestrales. Devenue paria, la jeune Dalkherïn resta quelques temps avant de décider de voyager pour parfaire ses connaissances en la magie. Faisant preuve de prudence, elle évita d'utiliser les sorts qui n'étaient pas de son domaine de compétences, sans pour autant refuser d'en apprendre davantage à leurs sujets. La Trace du paria était bien trop handicapante pour qu'elle s'amuse à défier les lois. Elle n'était pas idiote et se retrouver avec la garde Sacrée aux trousse ne faisait pas partie de ses objectifs.

Le voyage, affiliation air.

Durant la dizaine d'années qui suivirent, Maëlyss se rendit à la capitale, curieuse de la voir de ses propres yeux et d'en découvrir les trésors. Puis elle circula à travers tout le pays, considérant la diversité comme enrichissante. Nehenda était restée auprès des siens, laissant son amie vivre sa vie. L'hétérogénéité de l'empire lui rappelait les cadeaux que lui ramenaient son père. Voilà pourquoi elle décida de revenir à Ste Ellanthia. Cependant, elle choisit de ne pas revoir sa famille, trop risquée pour celle-ci d'être vu en compagnie d'une paria, d'autant que Toddeus et elle avaient disparu de la circulation sans donner de nouvelles.

Maël savait que revenir pouvant se révéler dangereux, mais l'idée de travailler pour l'Académie était tentante. Qui irait chercher une paria au sein même de l'institution de magie ? Alors elle tenta sa chance pour intégrer l'établissement. Enseigner aurait pu être intéressant, l'herboristerie était un domaine où elle avait de solides connaissances étant donné qu'elle avait opté pour la magie de guérison, mais ce type de poste la mettrait sur le devant de la scène, chose qu'elle préférait éviter. De plus, faire partie du personnel académique lui donnait de nouveau accès au savoir de l'établissement et de ses professeurs. Thaumaturge pour l'école lui aurait également plu, sinon elle se rabattrait sur la surveillance. Alors elle présenta sa candidature à l'archimage qui la valida. Talaigh était en poste à ce moment-là, quand Maëlyss apprit sa trahison elle fut interloquée. Pourtant son avis était mitigée, elle ne considérait pas l'ensemble des mages de sang comme ennemis de la nation. Talaigh avait fait beaucoup pour l'Académie, par contre elle s'opposait à l'influence de l'Eglise qui écrasait les habitants sous le poids de la taxe et surveillait l'Académie comme on surveillait un lépreux qui risquerait de contaminer autrui. Son avis n'était peut-être pas des plus objectifs, mais elle trouvait l'intolérance de l'Eglise discutable.

Les troubles prendraient de l'ampleur avec les actions des Rénégats. Pour l'heure, Maëlyss préférait ne pas prendre partie et se consacrait plutôt à son travail au sein de l'Académie. Néanmoins, les exactions commises à l'encontre d'innocents la révoltaient.