Académie de magie - Description

I. La Magie:

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✞. La magie se divise en trois "étapes":

- Clairvoyance: Sentir l'Environnement, le percevoir pour se lier à lui ou détecter la magie chez autrui pour s'en défendre
- Corrélation: Créer un lien entre le sorcier et "l'objet" pour qu'il devienne cible du sort
- Volonté: Appliquer sa volonté, c'est "lancer le sort" concrètement.

Plus la volonté appliquée est importante, plus le sort sera puissant. Mais pour cela, il faut que le lien soit suffisamment solide pour en supporter la pression ou le sort se brisera. Et pour parfaire le tout, le sorcier doit sentir parfaitement son environnement pour s'y lier. La puissance n'est rien si l'équilibre est instable.

✞. Il existe quatre types de magie:

- Altération: Télékinésie, Boucliers d'énergie, Champs de force...
- Conjuration: Bouclier Anti-magie, Rupture d'enchantements....
- Elementaire: Maitrise des quatre éléments (air, eau, feu, terre)
- Guérison: Antidotes, Soins, Soulagement de la douleur...

Un sorcier ne peut utiliser que deux types de magie dans sa vie qu'il choisit lors de l'attribution de son diplôme.

II. Académie de Magie

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✞. L’Académie est divisée en quatre grandes parties:

- La cour: une allée pavée et un immense jardin.
- Les Quartiers des enseignants: Les locaux de chaque professeur, une salle commune pour eux et des salons privés pour tout entretien avec un élève.
- La Tour des étudiants: Une salle commune pour tous les élèves, des dortoirs pour les internes
- Bâtiment principal: Un hall abritant l'Ankh (système de communication magique intra-école), une salle de classe par matière, deux amphithéâtres, une bibliothèque et les quartiers de l'Archimage

✞. Les études de magie commencent à l'âge de 13 ans et durent 5 Cycles (Ans).

✞. Chaque élève se voit attribuer à son arrivée un tuteur parmi les enseignants qui le suivra tout au long de sa scolarité.

✞. A l'issu des 5 Cycles, tous les étudiants passent l'examen des trois plumes. Il est divisé en trois tests mettant respectivement à l'épreuve la Clairvoyance, la Corrélation et la Volonté des candidats.

✞. Tout étudiant ayant accompli l'examen des trois plumes avec brio se voit remettre son diplôme de fin d'étude par son tuteur. Ensemble, ils rédigent et signent le traité de Gilmore, l'accord dans lequel le sorcier fraichement promu mentionne les deux types de magie qu'il s'engage à utiliser dorénavant.

III. Les Sorciers

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✞. On nait sorcier, on ne le devient pas. On apprend simplement à manier ce don présent dès la naissance.

✞. On ne choisit pas d'accepter ou non ce don. Tout enfant présentant une affinité avec la magie est inscrit dès le jour de sa naissance dans l'Académie la plus proche de chez lui. Il n'existe aucune alternative.

✞. Les sorciers sont répartis par Cercle:

- 4ème Cercle: Étudiants à l'Académie
- 3ème Cercle: Tout sorcier diplômé
- 2ème Cercle: Mystiques, Mages de guerre, Enseignants et Thaumaturges
- 1er Cercle: Archimages (directeurs/directrices d'Académie de magie)

✞. Tout sorcier qui ne respecte pas le traité de Gilmore et utilise un sort d'une magie à laquelle il n'est pas lié devient un paria. Criminel alors recherché dans tout l'Empire, il est marqué du sceau de trahison (une tête de serpent sur sa paume dont le corps remonte en spirale le long de son avant-bras) dès qu'il utilise le sort interdit. A chaque sort interdit lancé, il laisse une trace détectable par tout garde sacré dans les environs, la Trace du paria.

IV. La Magie du Sang

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✞. L'on ne devient pas mage de sang, on nait mage de sang. Lorsque la Déesse Ellyn aide un couple à concevoir des jumeaux, l'un deux absorbe inexplicablement son double à l'état de cellule, devenant sensible à la magie du sang.

✞. Tout le monde ignore les mécanismes de la magie du sang. Seuls ses adeptes savent qu'elle est innée.

✞. La magie du sang se déclenche pour la première fois vers 13-15 ans. Lorsque l'apprenti verse son sang (égratignure, coupure...) sa magie s'anime d'elle-même. Peu à peu, il apprend à contrôler et manier ce don.

✞. L'usage abusif de la magie du sang crée une brèche entre les âmes des deux jumeaux. Ainsi, plus un mage de sang utilise son don interdit, plus la personnalité de son frère/sœur refait surface. Aux yeux de tous, il ne s'agit là que de folie.

✞. La magie du sang a été proclamée hérésie par l'Eglise et ses utilisateurs sont recherchés par décret de l'Empereur. Étant des sorciers ou apprentis sorciers, la communauté magique est fortement suspectée de les aider malgré la déclaration des hautes-autorités niant tout rapprochement entre leurs deux unités.

✞. Il existe une troupe de cirque: la troupe de l'Althor qui rassemble les mages de sang. Tous les membres sont ainsi des criminels et s'offrent mutuellement travail et protection, sous la seule condition qu'ils respectent leur secret commun.

La magie est l’amplitude et le modelage d’une force aussi libre que l’air par un lanceur expérimenté. La Vie. Pour les croyants, il s’agit là des manifestations d’Ellyn, déesse de l’eau et du soleil. Pour le bas-peuple, il n’y a là qu’une fourberie prodigieuse dépassant de loin leur savoir et leurs compétences. Nous autres, sorciers, y voyons le flux naturel de l’existence. L’énergie dégagée par chaque être, chaque matière, virevoltant dans les airs à l’affut d’un connaisseur des arcanes capable de la soumettre à sa volonté.

Tout, de la plus frivole des roches au plus majestueux des arbres, dégage une puissance inexploitée. Les mécanismes en sont toujours obscurs mais chaque action, décision, destinée, nous inscrit dans l’histoire. C’est la thèse scientifique de l’Univers. Et nous autres, sorciers, apprenons à sentir et ressentir notre univers. Nous appelons cela le don de clairvoyance. La capacité à s’ouvrir à notre environnement pour en percevoir les plus infimes énergies. Certains élus possèdent ce don naturellement (cf. Gardes sacrés), pour nous autres, cela demande des années d’exercice suivies d’une remise en question éternelle. La clairvoyance demeure l'unique bouclier face à un sorcier. Lorsque deux mages s'affrontent, l'un et l'autre s'observent, usant de cette vision mystique pour déterminer quelle magie leur adversaire s'apprête à employer afin de la contrer astucieusement. Chaque sortilège a sa propre "couleur", une intensité unique que seul un sorcier est capable de décrypter. Le monde change chaque jour et nous impose ses nouvelles lois. Tout bon mage en redécouvre l’étendue quotidiennement. Une première différence entre un novice et un vétéran.

Puis il y a la corrélation, le lien. Une fois l’énergie perçue, le sorcier apprend à entrer en communion avec elle. A tisser une chaine invisible créant une relation d’interdépendance entre le réel et l’irréel. Les fondations d’un château à bâtir. Le lien doit être inébranlable. Ni trop épais pour ne pas étouffer la magie sous la volonté de l’enchanteur, ni trop mince sous peine de céder sous la puissance déployée. Il doit apprendre à jauger l’énergie qui lui sera nécessaire pour son sort, et à adapter son lien en conséquence. L’exercice n’est jamais aisé mais demeure indispensable. Base de toute forme de magie, la corrélation reste l’épreuve la plus ardue pour tout apprenti sorcier. Qui a dit que l’art des arcanes n’était qu’un tour de passe-passe ?

Enfin nous avons la volonté. Elle est propre à chacun, indissociable de notre personnalité et immuable quoi que nous fassions. C’est grâce à elle que le sorcier donne forme à son dessin et son étendue marque les limites de nos compétences. C’est notre volonté qui nous permet d’agir sur l’imaginaire et de donner vie à la magie environnante. Sans volonté, le lien n’est qu’un mannequin sans visage, une vaste peinture sans couleur. Vous l’aurez compris, appliquer sa volonté est la troisième étape du cursus de l’apprenti mage, mais qui a dit que nous avions fini ?

Nous y voilà. Clairvoyance, corrélation, volonté. La recette miraculeuse des arcanes. Mais il reste une dernière pièce à notre puzzle, une simple question d’organisation : l’harmonie. Un sorcier doit pouvoir focaliser sa clairvoyance, prodiguer un lien irréprochable et jouer sa volonté avec humilité. En cette condition seulement, le sorcier exploitera toutes les richesses de l’Univers. Ainsi, un mage désorganisé au grand potentiel peut former une brise là où son cadet déchainera une tempête. Oui, les lois de la nature sont parfois faites pour être défiées.

Située au cœur de la Haute Ville, l'Académie de magie est l'un des joyaux de la ville de Ste. Ellanthia. Derrière ses imposantes grilles s'offre une cour magistrale. Un chemin pavé guide les étudiants jusqu'au bâtiment principal tandis que les jardins qui l'entourent défient l'imagination.

D'abord instaurés pour offrir à l'Académie son propre potager magique, les jardins sont par la suite devenus une véritable attraction touristique. Les plantes plus extraordinaires les unes que les autres permettent aux enseignants d'apprendre aux élèves à interagir avec l'environnement autrement qu'en un cours théorique peu explicite. Quoi de mieux qu'une mise en situation pour former de futurs manitous du chaudron à la récolte de pétale de fleur carnivore ? Cette volonté de laisser la nature s'épancher à permis à une faune locale de cohabiter avec les étudiants. Petits rongeurs et herbivores se délectent de cette flore luxurieuse, ayant instauré leur territoire au sein des jardins. L'accès aux jardins est proscrit aux étudiants du Ier Cycle dont le manque de connaissances biologiques pourrait se révéler dangereux.

La cour franchie, le bâtiment principal s'offre aux élèves, entouré de deux imposantes tours. La première sur la gauche est le Quartier des enseignants. Chaque professeur y possède ses propres locaux. Au rez-de-chaussée, une salle commune leur permet de se retrouver lors des temps de pause ou de préparation de leur cours suivant. L'accès à cette pièce est ouvert aux étudiants qui peuvent venir voir leur tuteur ou un formateur si besoin. Des salons privés sont alors à leur disposition pour un entretien individuel. C'est aussi au sommet du Quartier des enseignants que se trouve la volière. L'accès à cette dernière est interdit à tous. Seul le légat est garant des lieux. C'est à la volière que se déroule la première étape de l'examen final des étudiants, unique moment où ils découvrent la splendeur de l’oisellerie. Deuxième ville de l'Empire, Ste. Ellanthia possède non moins de trente aigles destinés à livrer les messages officiels.

A l'opposé des Quartiers des enseignants nous avons sa jumelle, Tour des étudiants. Au rez-de-chaussée est à disposition des étudiants une salle commune ouverte pour leur temps libre. Dans les étages se trouvent les dortoirs. En effet, l'Académie possède son propre internat pour accueillir les élèves non originaires de la cité ou vivant dans des conditions défavorables pour un suivi rigoureux des études. Les apprentis sont rangés par année, le premier étage abritant les Ier Cycle, le second étage les IIème et ainsi de suite. A chaque étage, garçons et filles sont séparés par un long balcon donnant sur les jardins. Héritage de l'Archimage Gilmore, ces balcons uniques ont été enchantés par le sorcier, les rendant imperméable au climat. La pluie comme la neige s'écrase sur un mur invisible, offrant un spectacle étonnant et fascinant et quelle que soit l'époque et la température à l'extérieur, une douce chaleur règne sur le balcon. Véritables havres de paix, les balcons sont très prisés des étudiants. Trois surveillants se partagent la tâche de veiller au respect des lieux et d'autrui. Ils vivent à l'étage des IIIème Cycles où ils possèdent chacun leur propre local.

Enfin, nous arrivons au bâtiment principal. Passées les portes, l'on arrive dans un immense hall donnant sur les différentes parties de la structure. En son centre se trouve une boule d'énergie luisante bleuâtre lévitant à quelques centimètres du sol. De trois mètres de diamètre, elle est entourée d'une centaines d'origamis en forme d'oiseau virevoltant avec vivacité tout autour d'elle. Cette étrange ouvrage baptisé Ankh est en réalité un amusant système de communication intra-école. Tout étudiant n'a qu'à se tenir face à la boule, bras tendu et paume ouverte puis prononcer son nom pour que son oiseau vienne se poser dans sa main. Se dépliant instantanément, il devient une lettre sur laquelle chacun a pu poster un message à destination du propriétaire. Les enseignants utilisent régulièrement cette méthode pour adresser des informations aux élèves. Par la même occasion, tout étudiant peut envoyer un message à l'un de ses camarades. Il lui suffit de prononcer un autre nom à la place du sien. L'oiseau du concerné apparaitra mais la feuille sera vierge, tous les messages étant confidentiels. Pour que la missive soit imprimée, il faut que l'auteur la signe de sa main. Les lettres anonymes ne sont pas conservées pour éviter tout débordement.

Au rez-de-chaussée se trouve la bibliothèque. Fierté de l'Académie de magie de Ste. Ellanthia elle regorge de livres et grimoires rares et précieux. A disposition des élèves, certains sont à usage uniquement sur place et sous surveillance. De chaque côté de la salle de lecture, un amphithéâtre permet d'accueillir jusqu'à cent étudiants. Ils sont insonorisés magiquement pour ne pas perturber le calme de la bibliothèque. Au premier étage sont disposées les salles des différents cours. Une pièce par matière.

Enfin, une dernière tour domine la structure: la Terrasse de l'Archimage. Elle y abrite les quartiers du dirigeant de l'école et son bureau mais aussi le Théâtre des contemplations, une salle mythique que tout étudiant ne connaîtra qu'une unique fois dans sa scolarité...

Les études de magie débutent à l'âge de treize ans. Cinq années sont alors nécessaires afin d'atteindre le rang de sorcier du troisième cercle.

Tous les enseignements sont obligatoires et suivis par chaque élève. Il n'y a aucun cours optionnel. Chaque étudiant se voit attribuer lors de son arrivée à l'Académie un tuteur parmi l'équipe pédagogique qui le suivra tout au long de sa scolarité. Les enseignants se tiennent à la disposition de leurs protégés et toute demande, si elle n'est pas formulée à un professeur en particulier passe par eux. Lors de la cérémonie d'attribution des diplômes de fin d'étude, chaque formateur a l'honneur de récompenser ses étudiants.

Les différentes matières étudiées sont organisées de la sorte :

Ier Cycle (Année) :

✞. Théorie magique: Clairvoyance (Cours en Amphithéâtre)
✞. Herboristerie & Phytothérapie - Les plantes et leurs vertus (Cours en Amphithéâtre et extérieur)
✞. Alchimie & Potions (Cours Pratique)

IIème Cycle :

✞. Théorie magique: Clairvoyance, Corrélation et Volonté (Cours en Amphithéâtre et Pratique)
✞. Magie d'Altération (Cours en Amphithéâtre et Pratique)
✞. Enchantements (Cours en Amphithéâtre et Pratique)
✞. Alchimie & Potions (Cours Pratique)

IIIème Cycle :

✞. Théorie magique: Clairvoyance, Corrélation et Volonté (Cours en Amphithéâtre et Pratique)
✞. Magie de Guérison (Cours en Amphithéâtre et Pratique)
✞. Enchantements (Cours en Amphithéâtre et Pratique)
✞. Alchimie & Potions (Cours Pratique)

IVème Cycle :

✞. Théorie magique: Clairvoyance, Corrélation et Volonté (Cours en Amphithéâtre et Pratique)
✞. Magie de Conjuration (Cours en Amphithéâtre et Pratique)
✞. Enchantements (Cours en Amphithéâtre et Pratique)
✞. Alchimie & Potions (Cours Pratique)

Vème Cycle :

✞. Théorie magique: Clairvoyance, Corrélation et Volonté (Cours en Amphithéâtre et Pratique)
✞. Magie d Élémentaire (Cours en Amphithéâtre et Pratique)
✞. Enchantements (Cours en Amphithéâtre et Pratique)
✞. Alchimie & Potions (Cours Pratique)

Chaque matière est assurée par un professeur différent. Il est maître de ses cours et les organise comme bon lui semble. Sous demande du Haut-Conseil, des examinateurs peuvent assister à une leçon afin de juger la pédagogie et la déontologie de l'enseignant. Un rapport est ensuite rédigé dont la copie est adressée à la directrice de l'Académie. Si le rapport est défavorable, un juge est envoyé dans les mois qui suivent. Il fait lui-même sa propre investigation et prend une décision concernant l'enseignant surveillé. La sanction peut aller jusqu'au renvoi de l'établissement.

Voici un bref résumé des différentes matières:

✞. Alchimie & Potions: Les talents de gourous du chaudron des étudiants sont ici mis à l'épreuve. Les différentes potions et associations d'ingrédients leurs sont enseignées et leur sens de déduction aiguisé. Il n'est pas rare qu'un professeur demande à un élève de reconnaître les différents constituants d'un remède, en comparant goût, texture et effet. Quelques notions d'alchimie sont elles aussi apportées aux étudiants. Cette science aux rouages toujours obscurs permettrait de miraculeuses transmutations à l'aide de métaux. A l'Académie, les étudiants se limitent à la création de catalyseurs, principalement des amulettes et autres bijoux qui leur serviront de support pour leurs leçons d'enchantement.

✞. Enchantements: Il s'agit là de l'application d'un sortilège durable sur un catalyseur créé à l'aide de l'alchimie. La médecine moderne fait de plus en plus appel aux enchantements pour soulager la douleur ou maintenir des états stables. Il existe toutefois une multitude d'enchantements toujours inexplorés. Ces sortilèges particuliers font partis des bases du sorciers et sont régulièrement l'objet d'un trafic illégal. Ils sont ainsi fortement surveillés par la garde sacrée.

✞. Herboristerie & Phytothérapie: Les potions sont menu courant dans l'apprentissage d'un sorcier, mais avant d'en arriver là, tout apprenti nécessite de solides connaissances en herboristerie. Dans ce cours, la flore (qu'elle soit locale ou non) est étudiée ainsi que ses vertus et/ou effets néfastes. Les bases des remèdes curatifs y sont aussi enseignées. Les formateurs se plaisent à entrainer leurs étudiants en extérieur où ils apprennent à trouver d'eux-même leurs futurs ingrédients ainsi que toutes les subtilités accompagnant leur recherche.

✞. Magie d'Altération: L'Altération est la première forme de magie enseignée à l'Académie. Elle permet défier les lois de la nature, jouant entre immatériel et matériel pour imposer sa volonté à des formes solides. Parmi les sortilèges d'Altération les plus courants, l'on trouve la télékinésie ou l'art de déplacer des objets à distance. A un stade d'apprentissage plus élevé, les futurs sorciers apprennent l'utilisation des champs de force. Qu'ils soient concentrés pour créer un bouclier immatériel ou implosés pour déclencher une rafale d'énergie, ils nécessitent un niveau de maîtrise des bases de la magie irréprochable. Toute magie s'acquiert avec de la patience.

✞. Magie de Conjuration: La Conjuration est l'anti-magie par excellence. Elle permet d'annuler un enchantement et de se protéger d'éventuels sortilèges à venir. Il s'agit là d'un exercice de rapidité. Le sorcier doit employer sa clairvoyance pour reconnaître le type de magie employée par son adversaire à la "couleur" de son lien. Le sort de défense dépendra alors de l'attaque utilisée. C'est cette règle qui explique la difficulté de concurrencer un mage de sang et sa "non-utilisation" de la corrélation. Beaucoup de sorciers supposent que le rituel de Conjuration usité par la garde sacrée pour défaire un sorcier de ses pouvoirs serait un dérivé de la magie du même nom.

✞. Magie d Élémentaire: La dernière forme de magie enseignée à l'Académie. Il s'agit de la communion du sorcier avec les quatre éléments naturels: l'air, le feu, l'eau et la terre. Les utilisations et les dérivés sont infinis tant les possibilités sont nombreuses. Mais tout sortilège suit les mêmes règles, plus il est élaboré, plus les efforts demandés seront importants. La magie élémentaire requiert une clairvoyance irréprochable. Sentir jusqu'à l'essence même de l'air qui nous entoure ou des flammes se consumant dans l'antre d'une cheminée est un exercice ardu. Seule l'expérience tranche, la magie Élémentaire s'apprenant au fil de la vie d'un sorcier.

✞. Magie de Guérison: L'art magique thérapeutique requiert une grande concentration. Une maîtrise de la corrélation parfaite est exigée pour cet exercice. Le lien doit être exemplaire, destiné à déverser le sortilège curatif dans la victime. D'abord axée sur une utilisation "stratégique", les origines de la magie de Guérison remontent aux temps de guerre, où le retour de combattants blessés déroutait et décourageait l'ennemi. Aujourd'hui en pleine expansion, la médecine fait de plus en plus appel à des soignants adeptes des arcanes. Les recherches médicales magiques fondent de grands espoirs dans tout l'Empire d'Ionelia.

✞. Théorie magique: Il s'agit là de l'apprentissage des bases de la magie. En première année, cette matière se contente de cours théorique visant à détailler l'essence de la magie et l'art de la percevoir. Dès la seconde année, cours théoriques et pratiques s'enchainent. Chaque étudiant apprend alors à tisser un lien à l'aide de sortilèges basiques et la théorie de la volonté est expliquée. C'est le cours le plus important de toute scolarité magique, le seul pour lequel tous les formateurs de l'Académie se partagent la tâche.

A la fin du Ve Cycle, tout étudiant est confronté à l'examen des trois plumes. Cette mise en pratique est destinée à évaluer les acquis des apprentis sorciers. Le test se déroule en trois épreuves:

✞. Clairvoyance: L'épreuve a lieu dans la volière de la tour des mage. Cent plumes d'aigle sont lâchées dans la pièce, animées par la magie. Quatre-vingt-dix-neuf lévitent grâce à un sort élémentaire d'air. Une seule est soulevée par d'invisibles particules d'eau créées et dirigées par un sort élémentaire d'eau. L'étudiant doit être en mesure de percevoir et d'attraper l'intrus. S'il y parvient, celle s'y gèle instantanément au creux de sa main, devenant la Plume miroir, première clef de l'examen. Pour cette épreuve, l'étudiant n'a le droit qu'à deux essais.

✞. Corrélation: L'épreuve de corrélation se déroule dans la salle du cours d'enchantement. L'étudiant s'installe face à une table où se trouve un catalyseur en forme de plume. Les plumes sont de puissants catalyseurs. Certains enchantements les rendent tranchantes comme le verre, d'autres encore leur permettent d'écrire d'une encre invisible sans la formule déclencheuse adéquate. Seulement, l'art d'enchanter une plume relève de la main d'un sorcier accompli. Le lien utilisé pour le sortilège doit être parfait. Il doit s'engouffrer parallèlement dans chaque barbe et s'enchâsser dans la plus infime barbule pour déverser le sortilège avec exactitude. Pour cette épreuve, la démarche inverse est demandée à l'étudiant: un catalyseur déjà ensorcelé et un enchantement à rompre. La méthode reste toutefois la même, le véritable défi demeure l'établissement du lien. Une fois ce dernier tissé, la rupture est un jeu d'enfant. Lorsqu'il pense avoir accompli l'épreuve, l'étudiant le signale. Les torches de la salle sont alors éteintes. Si l'enchantement a correctement été rompu, la plume se mettra à luire dès l'obscurité tombée. La Plume éclipse accaparée, il ne reste à l'étudiant qu'un ultime défi. Pour cette épreuve, l'élève n'a le droit qu'à un seul essai.

✞. Volonté: La dernière épreuve d'un apprenti sorcier. L'étudiant est convié dans la tour de l'Archimage, dans une salle unique appelée Théâtre des contemplations, au sommet de l'Académie. Dans cette pièce plongée dans le noir, son imagination, sa détermination et sa vivacité d'esprit vont être mis à l'épreuve. Sous l’œil avisé du directeur de l'Académie, des images vont prendre vie au centre de la pièce. Ces marionnettes sont en réalité des "énigmes" destinées à évaluer la maîtrise de la volonté de chaque candidat. Les "devinettes" peuvent être très différentes. La première peut représenter une jeune femme agressée par un loup. Libre alors à l'étudiant de trouver une solution pour la défaire de son assaillant. Lui donner une arme ? Assommer le monstre ? L'enfermer dans une cage ? Les possibilités sont infinies, seul le résultat compte. S'ensuivra peut être une toile de peintre vierge à laquelle donner vie. Les apparitions sont aléatoires et toujours renouvelées. Elles s'enchainent rapidement, laissant l'instinct de l'étudiant dominer sa réflexion. Au nombre de dix, seule la dernière est commune à tous. Un aigle, enchainé à une tour par la patte. L'apprenti sorcier doit le tirer de son traquenard. S'il y parvient, le rapace vient se poser sur son bras, laissant tomber une unique plume. La Plume illusoire. L'étudiant n'a le droit qu'à une unique tentative pour faire face à la suite d'images.

La Plume miroir, la Plume éclipse et la Plume illusoire acquîtes, l'étudiant est apte à se présenter devant son tuteur et à obtenir enfin son diplôme et le précieux titre de sorcier.

S'il échoue à l'une des épreuves, l'étudiant redouble alors sa dernière année et doit refaire son cinquième cycle pour être de nouveau admissible à l'examen des trois plumes.

Ne devient pas sorcier qui le veut ! Pour espérer manier un jour l'art des arcanes, il faut présenter une certaine affinité avec l'environnement, une prédisposition à sentir et ressentir l'Univers qui nous entoure. Pour déterminer si un enfant sera capable ou non d’exercer l'art des arcanes, un goutte de sang est prélevée à chaque bambin, lors de la minute suivant sa naissance. L'échantillon alors extrait est ensuite introduit dans une potion révélatrice, une mixture obtenue par le mélange d'eau et d'algache. Cette plante commune de la forêt cendrée, aussi appelée herbe à sorcier, possède l'étrange faculté de révéler la présence ou non-présence d'affinité magique d'un nourrisson. Si au contact du sang, la potion naturellement verte vire au violet, l'enfant suivra une scolarité à l'Académie de magie.

L'inscription à l'Académie est gratuite pour tout enfant désigné par l'algache. Seule loi: tout enfant reconnu comme potentiel sorcier a pour devoir d'en emprunter la voie. Tous les futurs apprentis sont inscrits depuis le jour de leur naissance dans l'Académie destinée à les recevoir, il n'existe aucun désistement possible. Les sorciers occupent pour certains des postes au sein de l'Empire dont le commun des mortels ne pourraient prétendre. Ils sont trop importants pour que les hautes autorités leur permettre de renier le lien qui les unit au monde des arcanes. On ne choisit pas d'être sorcier, on nait sorcier, et on vit sorcier.

Tout étudiant en magie s'étant acquitté de ses cinq ans de formations et ayant passé avec brio l'examen final des trois plumes est considéré comme sorcier. Lors de la remise du diplôme, il signe avec son tuteur le "traité de Gilmore". Mis en place par l'Archimage Gilmore en l'an 784, ce traité stipule que tout sorcier ne peut utiliser que deux des quatre types de magie. Cette réponse face à la crise du monde des arcanes de 784 où la puissance d'un seul homme pouvait échapper à tout contrôle a posé les fondations d'une législation magique, maintenant la paix en limitant les pouvoirs de chacun. Ainsi, aujourd'hui encore, lorsqu'il reçoit son diplôme, tout étudiant choisit deux magies parmi Altération, Conjuration, Guérison et Élémentaire, deux magies auxquelles il sera lié, se privant définitivement de ses autres pouvoirs. Étudiant et tuteurs apposent conjointement leur signature et le traité est passé, dernière étape dans la scolarité d'un apprenti sorcier.

Tout sorcier qui défit le traité, usant d'une magie à laquelle il n'est pas lié devient un paria. L'accord magique marque son corps du sceau de trahison: une tête de serpent sur sa paume dont le corps remonte en spirale le long de son avant-bras, s'arrêtant à dix centimètres de son coude. L'individu ainsi marqué devient un criminel recherché dans tout l'Empire. Tout sort interdit dépose une Trace du paria. Pouvant être perçue par tout garde sacré dans un rayon d'un kilomètre, elle indique la position exacte du sorcier lors de l'emploi de la magie.

Les sorciers ont une hiérarchie bien particulière organisée en cercle. En voici les détails:

✞. 4ème Cercle: Officiellement qualifié ainsi, le 4ème Cercle désigne les apprentis sorciers, élèves de l'Académie. Mais en réalité cette dénomination est peu usitée, très peu de gens savent aujourd'hui qu'elle existe. Les mages du 4ème Cercle sont plus souvent connus sous les noms d'élèves, d'étudiants ou d'apprentis.

✞. 3ème Cercle: Tout sorcier diplômé d'une Académie de magie est considéré comme un mage du 3ème Cercle.

✞. 2ème Cercle: Sont nommés mages du 2ème Cercle tous les sorciers ayant choisi de consacrer leur vie à l'armée (mystiques et mages de guerre), l'enseignement en Académie ou la médecine magique. Il s'agit là d'un honneur offert aux hommes et femmes travaillant et se battant au quotidien pour l'Empire.

✞. 1er Cercle: Seuls les Archimages ont l'honneur d'être nommé mage du 1er Cercle. Cette distinction n'est offerte qu'aux sorciers les plus méritants, ceux à qui l'on a confié la direction d'une Académie de magie.

Certains métiers dans la société actuelle d'Ionelia sont réservés aux sorciers. En voici les principaux:

✞. Mage de guerre : Les mages de guerre sont l'arrière-garde des forces armées de l'Empire. Formés au combat, leurs bataillons sont organisés de manière équitable, les quatre types de magie devant y être présents. Les mages de guerre évoluent soit en régiment indépendant, soit en étant détachés au sein d'un bataillon ordinaire pour ajouter leurs pouvoirs à la force de frappe des soldats. Les sorciers ne dépendent pas de la hiérarchie militaire. Ils n'ont pas à répondre à un ordre d'un gradé, à moins qu'ils ne soient détachés dans son unité.

Les mages de guerre suivent la hiérarchie suivante:

- Mage
- Gardien: capitaine de régiment
- Premier mage: Au nombre de quatre, les premiers mages coordonnent depuis la capitale les actions de tous les mages de guerre de l'Empire.

Les attributions d'un mage de guerre relèvent de la défense de l'Empire. Ils ne peuvent en aucun cas interagir dans un conflit si celui-ci n'implique pas d'ennemi d'Ionelia. Leur neutralité doit être absolue lorsque les protagonistes ne sont pas de l'extérieur, tel qu'il fut lors de la guerre du pouvoir opposant les Mages à l'Eglise, il y a dix ans.

✞. Mystique: Voir sujet Mystique

✞. Enseignants: Enseigner au sein d'une Académie de magie est un privilège pour tout sorcier. Pédagogie et déontologie sont évidemment de mises pour exercer en tant que professeur mais aussi une connaissance profonde des bases de la magie et de la matière désirée. Enfin, il faut savoir que le choix du recrutement d'un enseignant revient au directeur de l'Académie concernée.

✞. Thaumaturge: Un expert de la médecine magique ! Le thaumaturge n'est pas réellement un médecin, l'on pourrait qualifier ses bienfaits de médecine parallèle. Là où la médecine actuelle œuvre à l'aide d'onguents, d'attelles et de sutures, la thaumaturgie vise à employer des sortilèges de consolidation d'une fracture pour accélérer le processus ou l'utilisation de catalyseurs absorbant une partie de la douleur engendrée par des soins. Et, bien que les précurseurs et adaptes de la médecine contemporaines considèrent la thaumaturgie comme une insulte à leur travail, nul ne peut ignorer les avantages apportés par celle-ci.

L'on distingue deux types de thaumaturges: les soignants et les chercheurs. Les soignants ne se contentent pas d'administrer un remède ou de jeter un sort, ils suivent la convalescence de leur patient jusqu'à son terme pour déterminer les limites et éventuels effets secondaires de cette médecine innovante. Les chercheurs quant à eux sont chargés d'étendre les connaissances actuelles en thaumaturgie. Leur champ d'action peut être très varié. Qu'ils cherchent de nouvelles plantes aux propriétés curatives en extérieur ou qu'ils testent de nouveaux sortilèges au Collège de magie impérial à la capitale, tous suivent la même règle d'or: transmettre une fois par mois l'avancée de leur recherche à l'Archimage dont ils dépendent (le plus proche de leur lieu de travail).

Aujourd'hui en plein essor, la thaumaturgie est une science à part entière sur laquelle reposent de nombreux espoirs. L'empereur en personne en encourage et finance les recherches.

✞. Apothicaire: Une boutique d'apothicaire n'emploie pas forcément que des sorciers. Pourtant, la loi stipule que le propriétaire et concocteur des potions, remèdes et onguents doit en être un. Les apothicaires sont les grands manitous des ingrédients magiques. Ils proposent un large panel de marchandise, potions curatives, charmes, poisons...

Leur travail est contrôlé par la garde sacrée, la mise sur le marché de certaines substances dites "dangereuses" étant proscrite, pourtant, il n'est pas rare qu'un apothicaire travaille "sur commande", si le prix est à la hauteur de la demande...

La plupart du temps, les apothicaires offrent un emploi à mi-temps aux étudiants sorciers en IVème et Vème Cycles. Ils permettent alors à leur "employé" de s'exercer sur les préparations et renforcent leur connaissance sur le terrain en leur apprenant à dénicher certains ingrédients. Qu'importe si la règlementation interdit à un apprenti d'élaborer lui-même les potions, sous l'oeil de l'apothicaire il s'exerce. Il faut bien commencer quelque part, non ?

✞. Enchanteur: Ses produits coûtent pour certains une petite fortune. Comme son nom l'indique, son métier est d'enchanter un catalyseur, d'apporter à un objet d'apparence banale une propriété magique. Parmi les pièces les plus communes, l'on compte les amulettes et bracelets. Appréciées du public et des sorciers, elles ont pour réputation d'être simple à enchanter. C'est en réalité une déformation, si les bijoux ne sont en effet pas les objets les plus ardus à ensorceler, ils sont en revanche fort polyvalents. L'on peut jeter pratiquement n'importe quel enchantement sur un bijou, en faisant ainsi une pièce de choix. Parmi les catalyseurs les plus rares et prestigieux actuels, l'on trouve l'épée brasier de l'empereur, dont la lame resplendit d'une flamme éternelle dans la main de son possesseur ou encore l'arc givré de Keira Aedhan, transformant une simple flèche en pic de glace acéré.

✞. Légat: L'on ne trouve des légats que dans les villes importantes de l'Empire, celles qui possèdent une Académie de magie. Le légat en est le garant de la volière mais surtout le messager personnel du Caer. En effet, les différents dirigeants de cités communiquent par l'intermédiaire de missives à l'encre invisible. Rédigées à l'aide d'une plume enchantée, ces lettres ne peuvent être déchiffrées que par un sorcier possédant la formule révélatrice: le Légat. Son devoir est de garder le sort secret tandis qu'il transmet les directives de son Caer. Il utilise des aigles, symboles de l'empire pour envoyer les missives. L'on ne trouve qu'un seul légat par ville.

Il y a vingt ans, une nouvelle forme de magie faisait son apparition à Ionelia. Présente sur les terres de l'Empire depuis Ellyn seule sait combien d'années... elle se révéla seulement aux yeux de tous il y a deux décennies. Ses origines étaient inconnues de tous, mais le pouvoir de ces sorciers se révélait destructeur. Elle fut baptisée magie du sang et sa réputation grandissante inspirait crainte et frayeur. Pour une fois, les rumeurs n'étaient pas mensonges. La force de ces mages résidait bel et bien dans le sang. Le leur, ceux de leurs victimes, qu'importe, ils étaient capable par un mystérieux procédé d'employer le précieux liquide vital comme "lien" pour leurs sortilèges.

Là où tout sorcier doit s'exécuter à la Clairvoyance, la Corrélation et la Volonté, un mage de sang ignore cette seconde étape. A la place, il fait couler du sang humain qui se lie naturellement à lui comme une épée prolongerait le bras d'un escrimeur.

Toutefois, là où le peuple se trompe, c'est en considérant les mages de sang comme des sorciers "surpuissants". C'est une erreur, leur volonté est aussi inégale que celle des sorciers banaux. Il existe de puissants mages de sang comme des moindres. Leur supériorité incontestable n'est que superstition. Leur véritable force réside dans les combats entre sorciers. Là où tout sortilège jeté à l'aide d'un lien ordinaire porte une "couleur" révélatrice de sa nature, les liens crées par le sang sont invisibles. Il est impossible de prévoir quel sortilège s'apprête à lancer un mage de sang.

Il existe un passage, dans le Bréviaire d'Ellyn, mentionnant une apparition de la déesse ainsi qu'une promesse faite aux hommes. A la suite de la construction de sa première cathédrale, Ellyn offrit sa bénédiction aux ioneliens, leur promettant fertilité pour voir son monde prospérer. En effet, il est dit dans le Livre saint que la déesse accompagne chaque couple, chaque grossesse, veillant à la santé de l'enfant attendu. Dernière citation notoire, il semblerait qu'Ellyn, par ce même présent favoriserait les chances d'apparition de jumeaux, mais cette faveur n'a jamais été constatée...

Voilà maintenant la partie de l'histoire méconnue de tous. La bénédiction d'Ellyn n'était ni mensonge, ni mirage. Sa promesse d'enfants multiples a été tenue seulement, certaines lois de la nature ne sont pas faites pour être défiées, par un homme comme par une déesse. Un phénomène inattendu se produisit lors du "dédoublement" mystique d'un enfant sorcier. Alors que les embryons n'étaient encore qu'à l'état de cellule, l'enfant naturellement crée "absorba" son jumeau, liant ainsi le Pacte de sang qui lui confèrera dans quelques années ses pouvoirs.

Sorciers comme ecclésiastiques s'efforcent de constater que l'usage abusif de magie du sang conduit à la folie. En réalité, le terme de folie est inadapté. Il faut savoir que le jumeau "sacrifié" existe toujours, vivant au sein du mage de sang et que chaque utilisation de la magie interdite crée une brèche dans la barrière entre les deux âmes. Il n'est nullement question d'aliénation ou de délire de la part des mages, plus ils pratiquent leur don morbide, plus la personnalité de leur alter ego refait surface. Eux-mêmes ne parviennent à expliquer cette "seconde nature" qui les envahit un peu plus à chaque sortilège lancé à l'aide du sang. Eux-mêmes craignent de plonger vers la folie mais pour certains, la démence est un faible prix comparé au pouvoir qu'elle apporte.

Depuis son apparition, la magie du sang a été considérée comme hérésie par l’Église. Elle est donc interdite et tous ses utilisateurs recherchés par décret de l'Empereur. De nombreux actes criminels réalisés par les mages de sang ont été recensés depuis leur apparition. Étant des étudiants de l'Académie ou des sorciers diplômés, ils ont d'abord été associés aux Académies de magies que l'on soupçonna de complot et trahison. Ce faux jugement conduisit la ville de Ste. Ellanthia à la Guerre du pouvoir, il y a dix ans, où les batailles entre mages de sang et saints soldats créèrent des ravages parmi les rangs des sorciers innocents. C'est à la suite de ce conflit que le Haut-conseil des arcanes renia toute entente entre leur communauté et celle des mages de sang et s'engagèrent à fournir toute collaboration à l’Église dans la traque de leur ennemi commun.

Aujourd'hui encore, les informations connues de tous sur les mages de sang sont très vagues. Seuls ses derniers savent que leur don est inné mais qu'ils nécessitent naturellement un apprentissage magique pour l'utiliser. Les premières manifestations du Pacte de sang arrivent vers l'âge de quatorze ou quinze ans, lorsque l'apprenti sorcier débute un réel usage de la Corrélation. Lorsque son propre sang vient à couler, par exemple à cause d'une égratignure, sa magie s'anime inconsciemment. Le phénomène étant récurrent, le sorcier en comprend peu à peu le mécanisme. L'apparition des premiers symptômes de "double personnalité" vient aux alentours des vingts-cinq ans, ce chiffre étant relatif au taux d'utilisation du sang.

Il existe un clan de mages de sang à Ionelia. Le clan Althor. Althor est en réalité le nom d'un cirque itinérant dont le directeur n'est autre qu'un de ces sorciers maudits. Dans l'espoir de protéger les siens, Cadarn Brett a fondé cette bande de troubadours, voyageant de villes en villes à la recherche de ses semblables. Il offre hospitalité, travail et sécurité en l'échange d'une promesse de fraternité. Les membres de la troupe doivent respecter leur secret commun, telle est la seule règle du cirque. Qu'importe leurs intentions, qu'ils soient bons ou mauvais, solitaires ou sanguinaires, tous ont leur place tant qu'ils ne mettent pas les autres en dangers.

Une seule fois, l'un des membres de la troupe a mis tous ses frères et sœurs en danger en employant la magie du sang sous l'enceinte du chapiteau. Cadarn l'a livré en pâture aux gardes sacrés, attaché à un arbre, la langue coupée pour ne jamais livrer leur secret avant le trépas. La tête du traitre fut tranchée le soir même, tandis que la troupe jouait une nouvelle représentation. Le clan Althor le sait et l'accepte: son destin n'est que sarcasme.

Depuis deux mois, le cirque s'est installé aux environs de Ste. Ellanthia, dans l'enceinte de la muraille d'Opale. Les récents événements concernant la nature "sanguine" d'une certaine Archimage vont sans le moindre doute prolonger le séjour de la troupe à la ville sainte.