En quête de renseignements [Leslie]

Les rumeurs étaient-elles fondées ? Maëlyss se posait la question tandis qu'elle se dirigeait vers la villa basse. Depuis la désertion du capitaine de la garde sacré et de l'archimage, des bruits circulaient sur la rébellion à travers la ville. Alors, vu qu'elle voulait se faire sa propre opinion sur les idéaux de ce groupe, elle décida de rencontrer celui qu'on surnommait le Passeur et qui siégeait normalement à la tombée de la nuit à la taverne du Myrddin. Etant donné que la Basse ville n'était pas un quartier où elle circulait d'ordinaire, Maël s'était vêtue de sa cape pour dissimuler en partie ses vêtements, elle savait que sa destination n'était pas des plus recommandés, surtout pour une femme seule. La mage s'était muni de son bâton de marche, et portait son poignard à sa ceinture, elle avait évité de laisser sa bourse accrochée, trop tentant pour les voleurs, et avait caché son argent à l'intérieur de ses vêtements.

Quand elle pénétra dans la quartier elle fronça les sourcils, la différence avec le reste de la ville était flagrante, elle put voir des vestiges de la guerre de pouvoir, le désespoir sourdait des murs. Elle lâcha un soupir, le gouvernement ne faisait rien pour aider la population des bas-quartiers, Maël trouvait cela déplorable. Tandis qu'elle était en pleine réflexion sur le devenir de la cité, Maëlyss restait un minimum sur le qui-vive, tout pouvait arriver surtout en l'absence de la garde qui délaissait cette partie de la ville. Ne connaissant pas vraiment les lieux, elle décida de suivre la rue principale, du moins celle qui ressemblait le plus à cette description. Du coin de l’œil, elle pouvait constater l'attention que lui portait les habitants. Au détour d'un carrefour, elle entendit des clameurs et de la musique rappelant une taverne. Elle n'était pas loin et savoir qu'elle arrivait à destination sans encombre était un soulagement. Mais à cet instant, un groupe d'hommes sortis de la pénombre d'une ruelle adjacente.

- La jeune dam'zelle est-elle perdue ?

L'interpellée se tourna vers les hommes. Haillons et sourires carnassiers ne lui disaient rien qui vaille. Une certaine frustration l'envahissait, elle se trouvait à quelques mètres de l'établissement, mais personne pour l'aider, la rue où elle se trouvait était déserte.

- Non, non je ne suis pas perdue...
- C'est pas un endroit pour une balade, coupa un des acolytes avec une pointe de menace dans la voix.

Il était quatre et s'approchait de Maël, certainement dans l'intention de la détrousser.

- Donne-nous c'que t'as !
- Je n'ai rien...
- Foutaises, déclara un des brigands en lui saisissant le bras.

Maëlyss n'avait aucune envie de devenir une victime de ces voleurs, même si elle pouvait comprendre que c'était un moyen de survie. Alors, elle utilisa son bâton et frappa celui qui la tenait dans l'endroit le plus sensible, il se plia en deux et la lâcha. Mais, un de ses compagnons envoya un coup de poing dans le visage de Maël qui s'écroula par terre à moitié sonnée. Les trois valides, dont un armé d'une arme blanche, s'approchèrent de leur proie, celle-ci tentait de reprendre ses esprits et se rendit compte qu'elle ne pourrait faire face sans user de magie. Elle chercha à faire appel à sa clairvoyance, mais son esprit était confus. Elle parvint à distinguer les sources de magie, sorte de filaments de différentes couleurs circulant dans l'environnement avec des zones plus ou moins pourvues en pouvoir, sans parvenir à se concentrer suffisamment pour poursuivre. Maëlyss se demandait si elle sortirait vivante de ce traquenard quand elle entendit un bruit. Un sauveur ?