Le Contexte

Version Résumée

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Il y a dix ans, un conflit éclatait dans la cité sainte d’Ellanthia. Baptisée Guerre du Pouvoir, cette joute opposa l’Eglise représentée par l’Archevêque Gabhran aux mages de sang, des sorciers hérétiques usant du précieux liquide vital pour accroître leur pouvoir. Les mages scélérats usèrent de leur anonymat pour rudoyer les forces ecclésiastiques tandis que l’Eglise incrimina tout sorcier, jusqu’aux innocents de l’Académie de magie. La bataille dura un an, jusqu’à l’apparition de gardes sacrés, un présent de la Déesse Ellyn. Ces hommes et femmes bénis étaient capables de voir et sentir la magie en chacun. Usant de ce pouvoir divin, ils furent en mesure de retourner la force des mages contre eux et offrirent ainsi la victoire à leur caste.

Les années qui suivirent furent synonymes de reconstruction. Les hautes-autorités de magie nièrent toute complicité entre eux et les mages de sang, s’engageant à épauler leur traque. L’Eglise quant à elle instaura un impôt pour lui permettre d’assurer la défense du peuple malgré les lourdes pertes de la guerre. Durant dix années, la ville connut une paix fébrile. Les manifestations des mages de sang se firent discrètes, rapidement contrôlées par la garde sacrée. Tout hérétique subissait la Conjuration, un rituel exercé en public permettant de retirer définitivement les pouvoirs d'un sorcier. L’image de l’Eglise était ainsi sauve et sa taxe justifiée.

Il y a trois mois, le capitaine de la garde ailée, Jowan Baile fit irruption au sein du Conseil de ville – une réunion à laquelle prennent part le Caer, dirigeant de la ville, l’Archevêque Gabhran et l’Archimage Kerwin afin de maintenir la trêve entre leur deux caste. Faisant part de son ressentiment à l’égard de l’extorsion de l’Eglise et de son pouvoir abusif, il fut accusé de trahison et condamné à l’emprisonnement. L’Archimage et directrice de l’Académie Talaith Kerwin, se révéla alors être une mage de sang à son tour et usa de ce pouvoir interdit pour les extirper tous deux de Ste. Ellanthia. Accompagnés de quelques fidèles, ils prient la fuite.
Aujourd’hui recherchés dans tout l’Empire, les autorités les nomment Renégats. Envers et contre tous, ils tentent de libérer la cité de la soumission de l'Archevêque.

Telle est la situation à Ste. Ellanthia de nos jours. L’Eglise s’efforce de maintenir son emprise sur la ville, sa garde sacrée traquant inlassablement les mages de sang et sorciers rebelles. L’Académie de magie tente d’effacer le souvenir de la trahison de leur directrice, Talaith, malgré les tensions grandissantes entre eux et l’Eglise. La Guide des Voleurs, s’offre au plus généreux. Ses chasseurs traquent anonymement les mages sous ordre de l’Archevêque tandis que ses voleurs agissent dans l’ombre au nom des Renégats, usant conjointement de sabotage, espionnage et embuscade pour léser les forces ecclésiastiques.

Qui que vous soyez, vous n’échapperez pas au mal pesant sur la ville de Ste. Ellanthia. Pour chacun, il sera bientôt temps de se choisir un camp.

Version Complète

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A l’attention du capitaine Regan,

Je vous fais parvenir cette missive dans les plus brefs délais. Permettez-moi, capitaine, de vous faire un bref rappel historique sur notre ville Ste. Ellanthia. Il y a onze ans, une guerre éclatait dans notre cité sainte, une joute opposant notre noble Eglise aux sorciers de l’Académie. Vous souvenez-vous de l’apparition des mages de sang et du danger qu’ils représentent pour nos braves citoyens ? Ces hérétiques bafouent les lois de la nature, usant de la tromperie et blessant des innocents pour accroître leur pouvoir. Lorsque leurs actions s’amplifièrent, devenant incontrôlables, notre Caer nous autorisa à prendre des mesures et ce fut le début de la guerre.

Durant un an, les murs de la ville furent le théâtre d’un duel acharné entre Eglise et Magie. Les sorciers usèrent de leur anonymat pour se fondre parmi les civils, massacrant nos troupes des plus viles et fourbes manières qu’il soit. La bataille s’enlisait mais n’était rien de plus qu’une épreuve de la Déesse. Une épreuve dont nous triomphâmes, gardant notre foi et nous accordant ainsi sa bénédiction. Pour nous permettre de combattre cet ennemi invisible, Sainte Ellyn nous offrit une arme divine. Vous, les premiers gardes sacrés. La Déesse vous confia l’unique don de voir et sentir la magie en chacun. Grâce à cette vision mystique, la force des sorciers fut défaite et vos prouesses martiales nous octroyèrent la victoire. Cela remonte à dix ans.

Depuis ce jour, notre ville se contente d’une paix fébrile. Vous savez tout comme moi, capitaine, quel danger représentent les mages de sang. Leurs attentats périodiques cachent sans le moindre doute une action de plus large envergure. Un coup d’état ? Qui sait de quoi sont capables ces hommes… Mais le mal qu’ils infligent à nos citoyens est inacceptable. Deux meurtres ont eu lieux dans l’enceinte de la ville cette semaine. Deux victimes vidées de leur sang. Je peine à comprendre pour quelle formidable raison la présence de ces mages fait tant de ravages alors qu’il est de votre devoir de les réduire au silence.

Capitaine, la garde sacrée sous votre commandement a pour fonction de protéger l’Eglise et la cité des hérétiques. Espérons tout deux que ce petit rappel aura rafraichi votre mémoire, croyez-moi, je désire tout autant que vous en rester à cette lettre. Sachez que vous avez toute ma confiance depuis que je vous ai nommé à la tête de mes hommes. Restez digne du pouvoir que vous a confié la Déesse. Ne me décevez pas.

Archevêque Illiam Gabhran
1ère Autorité ecclésiastique de Ste. Ellanthia

Votre Excellence Vaughan,

Au sein de cette lettre vous trouverez toute ma sincérité. En tant que Caer, dirigeant de la ville de Ste. Ellanthia, vous avez fait face à maintes discordes politiques lors de la Guerre du Pouvoir. Vos décisions ont permis à la cité de ne pas faillir sous le poids du conflit et la garde de la ville sous vos ordres a tenu les civils à l’écart de batailles dont ils n’étaient pas acteurs. La paix retrouvée, vous avez instauré avec sagesse un conseil. Une table autour de laquelle nous prenons part chaque mois, vous-même Caer, l’archevêque Gabhran et moi, Archimage et directrice de l’Académie de magie afin de maintenir la trêve entre nos deux unités. Seulement, sachez que ma pensée dépasse l’allégeance du Conseil. Il y a des mots que certaines oreilles ne peuvent entendre, mais vous, le devez.

Il y a dix ans, l’Eglise et sa garde sacrée abolirent le règne des mages de sang après un conflit ravageur, causant de nombreuses victimes parmi les sorciers innocents. Les hautes-autorités de magie ont nié tout rapprochement entre nous et ces monstres et se sont engagées à les traiter comme des criminels, loi que nous appliquons chaque jour à l’Académie. Des déclarations que l’Eglise peine à entendre… A l’issue de la guerre, l’archevêque Gabhran a instauré un impôt justifié par la défense qu’accordaient ses troupes à nos citoyens. Caer, Cette taxe n’est-elle acquittée depuis tant d’années de paix ? L’Eglise extorque nos habitants. Seuls les plus riches bénéficient de leur protection, les quartiers pauvres sont délaissés par leurs patrouilles. Quelle importance auraient-ils à leurs yeux ? Ils ne peuvent pas payer, ne l’ont jamais pu. Messire, je vous supplie de prendre acte de mes paroles. L’image de la garde sacrée n’est qu’une supercherie. La Conjuration qu’ils font régulièrement subit aux mages de sang, ce rituel barbare leur permettant d’ôter définitivement les pouvoirs d’un sorcier, n’est qu’une façade pour s’accorder la bénédiction du peuple.

Leur asservissement n’est pas tolérable et vous êtes le seul à pouvoir y remédier. Sachez que ma loyauté à votre personne demeure intacte. J’espère que mes mots ne seront pas vains.

Archimage Talaith Kerwin
Sorcière du 1er cercle

Chère Melwyn,

Je ne sais quels mensonges circulent aujourd’hui sur mon nom dans les rues de Ste. Ellanthia, permettez-moi donc de vous exposer ma version des récents évènements. Il y a deux semaines, j’ai fait irruption dans le Conseil, m’accordant une audience avec les plus hautes autorités de la ville. Ne supportant plus les injustices sévissant dans la cité, j’ai mentionné mon ressentiment à l’égard de l’Eglise et de son pouvoir abusif sur le peuple. Ma parole et ma témérité m’ont une fois de plus trahi.

L’archevêque Gabhran y vit une trahison, et le Caer ne put le contredire, demandant lui-même mon arrestation. J’étais destiné à rejoindre nos cachots mais le destin en décida autrement. Talaith Kerwin, l’archimage de l’Académie se révéla être une mage de sang et usa d'un pouvoir indescriptible pour nous extirper tous deux de ce traquenard. Nous eûmes juste le temps de rassembler quelques fidèles avant que toute la ville ne soit à notre recherche. Heureusement, nous étions déjà loin.

Comment nous appelle-t-on à l’intérieur de murs déjà ? Des renégats, il me semble ? Qu’importe le nom que nous portons, nos rangs s’accroissent peu à peu, unis par cette même flamme de renouveau et de liberté. Les recherches des gardes s’intensifient mais je n’ai aucune crainte là-dessus. La magie de Talaith est inégalable, nous tenant à l’abri du commun des mortels. Seules nos ressources manquent à l’appel. Notre champ d’action sur la ville est restreint, la parole de Talaith, ni la mienne, n’ont plus aucune valeur aux yeux du Caer.

Nous arrivons à l’objet de ma missive. Melwyn, je connais l’éthique de la Guilde des voleurs et le travail qu’exécutent vos chasseurs de sorcier pour l’Eglise mais ce ne sont pas les sujets de ma lettre. Laissez-moi reprendre vos mots : Toute allégeance s’achète, mais elle a un prix. Sachez que l’or n’est pas un problème. Oublions les questions inutiles, je vous demande par ce présent manuscrit de nous aider en l’échange d’une contribution financière. Sabotage, embuscade, espionnage, vos hommes sont capables du meilleur, nous auront tout le temps d’en rediscuter. Si ma proposition vous intéresse, je vous laisse le soin d’organiser une rencontre, après tout, vous êtes la mieux placée pour cela, n’est-ce pas, membre du Tribunal de la Guilde des voleurs ?

Melwyn, vous savez aussi bien que moi ce que signifie le départ de l’Archimage pour la ville. Les tensions entre Eglise et Magie vont retrouver l’ardeur d’antan. Les mages de sang autodidactes y verront une occasion d’assoir leur pouvoir et les sorciers de l’Académie en pâtiront. L’Eglise ne fera aucune différence, tous payeront pour les crimes à venir et votre Guilde en souffrira. N’espérez pas la voir sortir indemne d’un nouveau conflit, les voleurs y figureront parmi les principaux acteurs, quel que soit leur camp. Ste. Ellanthia n’a pas à subir une nouvelle guerre, j’ose espérer que mon offre saura vous faire réfléchir.

Jowan Baile, Ancien capitaine de la garde ailée
Aujourd’hui Renégat

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